Temps de Cerveau Disponible: "Faites entrer les secoués"
Nous retournons dans ce quartier pavillonnaire de Rethel. Un coin tranquille où se trouve pourtant concentré sur quelques centaines de m2 de quoi réaliser une saison entière de « Plus Belle la Vie » version ardennaise !
Pour en savoir un peu plus et alimenter notre émission « Faites entrer les secoués !» nous rencontrons d'abord cette adolescente aperçue la dernière fois à la sortie de la maison de Blondie : Brenda.
TCD : Bonjour Brenda. Peux-tu nous dire en quelques mots qui tu es ?
Brenda : J'ai bientôt 16 ans, lycéenne, je vis chez mes parents M. et Mme Tatanne. Mon apparition dans les Minutes de la Blonde date d'il y a 6 mois environ.
TCD : Rethel n'est pas une grande ville, encore moins le quartier dans lequel vous résidez. Comment expliques-tu qu'aucun des voisins mis en scène, ni aucun de leurs enfants ou entourage n'ait fait le rapprochement entre leur existence bien réelle et les histoires racontées sur LBQD ?
Brenda : Ah ben moi je sais pas, je n'existe que dans la tête de la Blonde... Je suis la caution adolescente. Le personnage nécessaire pour raconter des histoires de cul bénit, de mère à haïr, de vie à gerber. La retranscription de tout ce qui insupporte Blondie, de ce qu'elle a pu vivre elle-même, mais à travers le regard d'un personnage de fiction. Vous comprenez ?
TCD : Tu as l'air extrêmement lucide pour quelqu'un de ton âge...
Brenda : Je n'ai pas 16 ans, mais 32. Ceci explique cela. Mais ce rôle me va à merveille. En fait j'ai l'impression de jouer dans Hélène et les Garçons, vous savez la série télé des années 90.
TCD : Ah oui, je vois. Les étudiants dans cette improbable cité universitaire où la réussite scolaire passe par la cafétéria ! À l'époque c'était déjà pas très crédible comme truc, et franchement risible.
Brenda : C'était un conte de fées ! Un soap bricolé à l'américaine pour les gamins et gamines de 12 ou 13 ans. Une manière idéalisée de voir le monde adolescent sans contrainte parentale, sans profs, sans difficulté économique, sans chômage, sans maladie.
TCD : Donc en fait, LBQD c'est un peu le même style, mais pour adultes ?
Brenda : Pas tout à fait. Disons que les dialogues sont construits de la même manière que dans une série d'AB Production, mais à la place de situations idéalisées les lecteurs observent la perversion qui entoure Blondie : sexe, méchanceté, intolérance, jalousie, bêtise,... Les neuneuteurs qui ont envie de sortir de leur monde triste et ennuyeux peuvent se lâcher dans le monde imaginaire qu'elle leur propose. Et ceci avec d'autant plus de plaisir qu'on leur fait croire que tout ça existe vraiment.
TCD : Effectivement, ils ont l'air de s'en donner à cœur joie. Merci beaucoup pour cet éclairage ! Quel autre « voisine » nous conseillerais-tu d'aller voir pour approfondir cette question passionnante et poursuivre nos émissions ?
Brenda : Mme Libido, sans aucune hésitation ! Personnage fascinant à travers lequel Blondie se lâche sur toutes les perversions sexuelles que la bienséance ancrée en elle l'empêche de dévoiler.
TCD : Merci Brenda !